Depuis la Métaphysique du sexe de Julius Evola de 1958, beaucoup de temps s’est écoulé, avec, notamment, les études de genre, les changements de statuts des homosexuels, les découvertes scientifiques en matière de sexuation et de sexualité, les travaux universitaires sur les ésotérismes sexuels et jusqu’à une certaine évolution des positions de l’Église catholique
C’est ce que cette Métaphysique du sexe, moderne mais fondée sur une anthropologie tripartite : corps, psyché, esprit, actualise sous les angles variés des sexuations, des limites du genrisme, des sexualités, des techniques sexuelles (tantra, tao, Karezza), des religions (christianisme, judaïsme, islam), des ésotérismes sexuels (notamment Böhme, Swedenborg) et des éléments métaphysiques les plus remarquables chez Ibn ‘Arabī ou Jean Borella.
Sommaire de l'ouvrage
- Avant-propos
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Première Partie. Sexe, Genre, Sexualité ; un bref état des lieux
- Chap. I. Un, deux, trois, quatre, cinq, sept, neuf sexes ou davantage ?
- Chap. II. Bon genre, mauvais genre
- Chap. III. Sexualités
- Chap. IV. Sociétés et sexualités
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Deuxième Partie. Amour sexuel
- Chap. V. Les amours
- Chap. VI. Les grands écarts
- Chap. VII. Les techniques sexuelles
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Troisième Partie. Métaphysique du sexe
- Chap. VIII. État des lieux récapitulatif
- Chap. IX. Amour et mort
- Chap. X. Vers une doctrine de l’amour sexuel
- Chap. XI. Magies, mysticismes et spiritualismes sexuels
- Chap. XII. Symboliques de l’acte sexuel
- Chap. XIII. Philosophie prophétique et mystique du sexe
- Chap. XIV. Spiritualité de l’union d’amour sexuel
- Chap. XV. Métaphysique des sexes
- Chap. XVI. Origine et perspectives eschatologiques du sexe
- Chap. XVII. Philosophie de la sexualité
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Appendice. Amoris lætitia ou « Les Joies de l’amour » – Extraits
Extrait
L’humanité prime le sexe. L’être humain est d’abord être, avant d’être homme ou femme. C’est vrai pour les baptisés dans le christianisme (« Il n’y a ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre et pas ‘‘mâle et femelle’’ », Ga III, 28). C’est le cas également dans le Coran qui emploie souvent zawj, mot arabe signifiant aussi bien homme que femme, si bien que « l’usage de ce terme a amené certains théologiens musulmans à dire que la personne humaine est indéterminée à la base, mais comme revêtue d’une enveloppe corporelle genrée » (Cf. Omero Marongiu-Perria). Pour le dire comme Aristote, l’espèce humaine a une essence (que n’a pas le « genre animal », plus large), la sexuation relève de l’accident.
La sexuation prime la nature du sexe. Si l’être humain est un sexe, c’est parce qu’il est un sexe (Cf. Henri Boulad, s. j.), et non les deux, c’est-à-dire que tout sexe n’est qu’un côté de l’humain. Quelle que soit la sexuation (mâle, femelle, ni vraiment l’un ou l’autre, partiellement les deux), elle renvoie aux deux côtés de l’humain, aux deux types génériques et réciproquement exclusifs d’humanité (il n’y a pas d’être humain hermaphrodite). Cette sexuation marque l’être humain de son incomplétude ontique : l’être humain, dans son existence, est fondamentalement incomplet. L’être humain, à la croisée du monde (horizontal) et de son Origine (verticale), découvre son incomplétude ontique (horizontale) qui le renvoie à sa dépendance ontologique (verticale).
L’état sexué prime la fonction sexuelle. L’état sexué, le fait d’être sexué, est premier, la fonction sexuelle est seconde, et même facultative : par volonté (moines, prêtres, ascètes) ou de naissance, voire provisoirement (personnes asexuelles). Cela signifie qu’être sexué enseigne à l’être humain d’abord son incomplétude ontique, ensuite seulement l’option sexuelle. Cela signifie aussi que la sexuation enseigne autre chose que la sexualité. Les vertus de féminité et de masculinité (et non pas de virilité, on l’a vu) sont des modes, des façons de reconnaître et de vivre sa dépendance à l’Origine et sa propre déiformité : la dualité formelle-matérielle de toute image. Chacune de ces deux vertus, par la simple découverte intime de la duellité homme-femme, chacun en dispose à différents degrés. [pp. 218-219]