Paru dans La Gazette Thomiste n° 52, Oullins : Centre scolaire Saint-Thomas-d’Aquin – Veritas, mai 2009.
Après la Révolution, quelques prêtres catholiques téméraires ont fondé des collèges, puis ont obtenu d’y faire passer le « baccalauréat ». Le collège d’Oullins, près de Lyon fut l’un deux, devenu depuis un très grand centre scolaire.
À l’époque (années 1830), le fameux abbé Lacuria a fait partie des fondateurs et des directeurs de ce collège, ses élèves les plus proches devenant « disciples de Pythagore ».
Biographie de l’abbé Lacuria
L’abbé Paul François Gaspard Lacuria (Lyon, 6 janvier 1806 – Oullins, 3 mars 1890) a été associé à la fondation du « Collège d’Oullins », dès son ouverture le 4 novembre 1833 dans la Maison Flageolet du quartier de Pierre-Bénite à Oullins, et fut enterré en mars 1890 dans le caveau de la chapelle du « château d’Oullins », où le collège avait été déménagé en 1836. Pour autant, comme nous allons le voir, l’abbé ne sera pas resté, toutes ces années durant, à Oullins.
Fils d’un orfèvre bijoutier et d’une tailleuse, il est le troisième enfant survivant d’une fratrie de trois frères et trois sœurs, dont l’une sera institutrice, ses deux frères devenant peintres et l’un d’eux, après avoir partagé avec Hippolyte Flandrin une vie misérable d’artiste à Paris (EHF.a, 12)1, deviendra un fameux professeur de dessin du Collège d’Oullins durant plus de trente ans (1837-1868).
Après une petite enfance sans trouble (FT, 197), le futur abbé Lacuria entre au petit séminaire de Saint-Jean à Lyon en 1814, date à laquelle une ordonnance (octobre 1814) accorde aux évêques le droit d’ouvrir une école ecclésiastique secondaire – c’est-à-dire un (seul) petit séminaire – par département. Il y restera jusqu’en 1826, année où décède sa sœur ainée institutrice. Il entre alors au grand séminaire de Lyon – en même temps que les futurs abbés Dauphin et Chaine, co-fondateurs du collège d’Oullins –, pour une période de trois ans dont il gardera un mauvais souvenir (« noir et en deuil des pieds à la tête, comme ce hanneton qui était tombé dans un encrier », écrira-t-il plus tard – 29 XI 1849 – à son ancien élève Mouton qu’il encouragera néanmoins à y entrer).
Lacuria quitte le séminaire à la fin de 1829, bien qu’il ne soit pas encore prêtre (il n’a reçu que la tonsure, le 31 mai 1828), peut-être pour des raisons d’argent. Il commence alors à enseigner à l’école Saint-Nizier de Lyon et, parallèlement, s’engage rapidement dans le vaste mouvement national pour la liberté de l’enseignement – lancé par le prêtre-philosophe Félicité de La Mennais (1782-1854), avec à ses côtés les non moins célèbres Lacordaire, Gerbet et Montalembert2 –, jusqu’à devenir le président élu de l’Association lyonnaise (août 1831)3.
C’est durant l’année 1832 – deux ans après « les promesses de liberté de la Charte de 1830 » (PR, 12) – que le projet de créer un collège, dans un esprit catholique et libéral4, se dessine entre les abbés Dauphin et Chaine, aussitôt rejoints par Lacuria, dont les dons artistiques vont être très utiles à l’œuvre entreprise (FT, 197). Pour résumer en deux principes les grandes idées de ce magnifique projet, mentionnons, sur le plan de l’enseignement : la spécialisation des professeurs par matière afin qu’ils en soient des spécialistes (idée peu répandue à l’époque) et, sur le plan de l’éducation : la relation « cœur à cœur » avec les enfants5.
La commune d’Oullins, qui ne comptait que 2000 habitants en 1806, fait face à un développement rapide, suite à l’implantation d’un important atelier de maintenance par la société ferroviaire PLM en 1832, justifiant pleinement la création d’un collège. À l’ouverture de la Maison Flageolet, avec douze élèves, Lacuria est en charge de la musique et de la surveillance de la grande division (PR, 22). Sans pouvoir attendre la rentrée suivante, le succès du collège entraîne un premier déménagement dans le château du Perron, dès les vacances de Pâques 1834, puis un deuxième dans le château d’Oullins, acheté à cet effet et auquel les deux ailes sont ajoutées, dès la rentrée d’octobre 1836, pour accueillir plus de cent élèves.
C’est entre ces deux déménagements que, tout en assurant ses missions au collège, Lacuria reprend ses études au grand séminaire de Lyon ; il y reçoit d’abord les quatre ordres mineurs : portier, lecteur, exorciste, acolyte (20 décembre 1834), puis le sous-diaconat (14 mars 1835) et le diaconat (13 juin 1835), le rendant apte à l’ordination pour l’année suivante (28 mai 1836).
L’abbé Lacuria, témoignage de son statut spécial, est maintenant professeur de littérature (FT, 197) et, comme les autres professeurs, également surveillant de la grande division (LC, 25), rôle dans lequel peut s’exprimer le projet éducatif complémentaire à l’enseignement dispensé. C’est ainsi que, au cours des récréations, l’abbé Lacuria fera aux enfants « d’utiles conférences mêlées à des drôleries, contes […, émettant] des idées personnelles à propos de philosophie et de sciences diverses » (FT, 197). Il leur parlera aussi des grands compositeurs et leur chantera des extraits de leurs compositions, si bien qu’on l’a appelé l’« apôtre de Beethoven » (FT, 209) ! Bien sûr, il dirige également la musique et les chœurs de l’école, et compose des cantiques qui y sont chantés (PhB, 42/PR, 43).
Cette période d’enseignant et d’éducateur, jusqu’en 1844, est certainement l’une des plus heureuses de la vie de l’abbé Lacuria. Au collège s’est formée, autour de lui, la bande des « disciples de Pythagoras »6 (PR, 189), au sein de laquelle on trouve, parmi de nombreux autres, le futur abbé Mouton, qui sera prieur du collège d’Oullins (1868-1874)7, ou le père Captier, qui mourra en martyr au collège d’Arcueil, sous les coups des communards (25 mai 1871). Dans le cadre du collège, l’abbé Lacuria emmène des élèves en voyages d’étude et pèlerinages (Italie, Suisse, Allemagne…).
C’est également la période durant laquelle Lacuria deviendra membre de l’association financière du collège, au côté des abbés Dauphin, Chaine et Bourgeat (en 1843) et, surtout, celle où il composera son œuvre majeure, à la fois philosophique et théologique, Les Harmonies de l’être, dont le tome I est publié à Paris (en 1844) anonymement (sous le pseudonyme de l’abbé Gaspard). Ce bel essai de réconciliation de la science et de la foi présente néanmoins un grand défaut : Lacuria y rend hommage à La Mennais (1782-1854), pour avoir placé la Trinité en fécond pivot de sa philosophie8 (AL, 29), cependant que ce dernier est devenu persona non grata depuis que son livre Paroles d’un croyant a été condamné par le Pape (Grégoire XVI, 1834). Comme l’anonymat de l’abbé Lacuria est soudainement levé (on ne sait ni comment ni par qui), il se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis de ses collègues d’Oullins, auxquels il n’avait pas parlé de son ouvrage dans l’attente de voir l’accueil qui lui serait réservé.
Dès lors, une séparation douloureuse devient inéluctable et, en 1846, il quitte l’association financière du collège, puis le collège même. En 1847, il publie cette fois les deux tomes de son livre, en maintenant son hommage à La Mennais et en complétant le titre, qui témoigne de l’ampleur de ses réflexions : Les Harmonies de l’être, exprimées par les nombres ou les lois de l’ontologie, de la psychologie, de l’éthique, de l’esthétique et de la physique, expliquées les unes par les autres et ramenées à un seul principe.
Mis en quelque sorte au ban de la société ecclésiastique mais ayant au moins conservé le droit de dire la messe, l’abbé Lacuria, après avoir habité quelques temps à Lyon (1846-1848), où il va s’intéresser à l’emploi médical de l’électricité (travaux de Beckensteiner qui a sa rue – ou plutôt son chemin – semble-t-il, à Charbonnières-les-bains), l’abbé monte à Paris avec la famille d’un élève, les Thiollier, comme précepteur des enfants, enthousiasmé à l’idée de bénéficier des supposés avantages de la capitale pour mieux promouvoir ses écrits, actuels et à venir. Sur place, il s’intéressera alors à l’astrologie, fera de nombreuses promenades dans Paris et, durant tout son séjour parisien, manquera rarement les concerts du conservatoire (EHF.b, 350).
En 1849, après le retour des Thiollier à Lyon, il trouve une place d’instituteur à Paris mais il souffre tellement du manque de temps qu’en dépit de ses « talens »9 d’éducateur il finit par renoncer à cette activité et s’installe dans une petite mansarde parisienne où il restera 40 ans, dans une indigence, une misère, dont ses visiteurs ont fait la description (FT, 204), et d’où il ne pourra s’empêcher cependant d’assurer une part de l’éducation d’un enfant de son concierge.
Curieux, et attentif, presque en théosophe, à toutes les manifestations de Dieu dans le monde, il continue à s’intéresser à l’astrologie – et fait quelques prédictions réussies, comme les incendies de la Commune (FT, 206) –, ainsi qu’à d’autres sciences « à la marge » : alchimie, sciences occultes…
On peut presque dire que, jusqu’à ses quatre-vingt ans, heureusement souvent aidé financièrement par ses anciens collègues et élèves d’Oullins, l’abbé Lacuria aura mené la vie qu’il entendait mener. Cette vie est à la fois tournée vers les autres et centrée sur la prière, la méditation, l’étude et l’écriture.
- D’une part, en effet, homme de grande intelligence et de bienveillante sollicitude, il promène régulièrement un aveugle, distribue le peu d’argent qu’il a, reçoit beaucoup de visiteurs et est régulièrement invité à sortir : concerts, rencontres, et participation à des salons, spécialement celui de Berthe de Rayssac – qu’il convertit au catholicisme (FT, 208) –, où se rendent notamment les peintres Fantin-Latour (1836-1904) et Odilon Redon (1840-1916) – dont le tableau Le liseur (musée du Louvres), représente très probablement Lacuria – et devient l’ami du compositeur Gounod, lorsque ce dernier est encore séminariste.
- D’autre part, dans la solitude de sa mansarde misérable, il pense, médite et écrit des contes (quatre), au moins un roman, des articles sur le génie de Beethoven, des carnets spirituels, un commentaire de l’Apocalypse, ainsi que, dira-il, « la plus utile de mes œuvres » : la réfutation des objections qu’on fait contre la bonté de Dieu, sous le titre de Deus caritas est (Dieu est Amour). Il demande, pour ce texte, l’imprimatur à l’évêque de Poitiers mais, devant les modifications qui lui sont demandées – et bien que celles-ci nous paraissent pourtant acceptables –, renoncera à le faire paraître10.
Mais la misère, la vieillesse et la maladie finissent par avoir raison de lui et, vers soixante-quinze ans, l’abbé Lacuria devient progressivement aveugle. En 1885, une pneumonie (JS.a, 8) sert alors de prétexte à ses amis attentifs pour l’emmener dans une maison de santé et, après sa guérison, on le conduit à Oullins, où il retrouve « son ancienne et chère résidence », écrira Félix Thiollier. Bien que très affaibli, l’abbé Lacuria avait conservé sa flamme d’éducateur et il s’occupa, jusque à la fin, d’un enfant de l’homme de confiance de la maison, nommé Gallois.
Sa vue, symboliquement, disparut progressivement de telle sorte qu’il ne voyait plus ce qui était en bas (JS.a, 9). On pense alors à Malebranche évoquant ce qui est « au-dessus des yeux »11 et que l’abbé Lacuria aura toute sa vie cherché à apercevoir, tout autant qu’à Denys l’Aréopagite parlant des « intelligences qui savent fermer les yeux »12.
Portrait de l’abbé Lacuria
L’abbé Lacuria est sans conteste ce qu’il est convenu d’appeler un saint homme (FT, 196), doublement tourné vers le Ciel et vers le monde des hommes et, parmi ces derniers, vers les enfants qu’il aime et qui le lui rendent bien, lui restant ensuite fidèles toute leur vie. Son ouverture aux domaines « à la marge » que sont les « sciences occultes » est surmontée et coiffée par un christianisme inébranlable et une spiritualité mystique des plus épurées. Bien sûr, la contrepartie quasi-obligée de cette haute spiritualité est une naïveté à toute épreuve – et épreuves il y a eu – forte d’une foi indéfectible dans la Providence.
Portrait édité par la revue L’Occident n°11, octobre 1902
Crayon de Felix Thiollier (fin des années 1880)
Plusieurs auteurs, dont l’éminent académicien Joseph Serre, l’écrivain Paul Vulliaud, mais aussi le père Reynier et Félix Thiollier, ont rédigé des portraits de l’abbé. Il a semblé approprié de leur laisser ici la parole :
Né à Lyon, cité mystique et pratique tout ensemble, patrie des Ballanche et des Blanc de Saint-Bonnet, mais aussi des Ampère et des Jacquard (les deux tendances se retrouveront dans notre penseur, qui est un savant et un voyant), Paul-François-Gaspard, ardent comme saint Paul, doux et mystique comme saint François, porteur d’or et chercheur d’étoiles comme Gaspard le mage, appartenait à une famille d’artistes et d’esprits originaux, de cœurs généreux, mais d’un cachet spécial, tels qu’on n’en trouve plus guère (JS.a, 1-2).
M. l’abbé Lacuria, présent aussi à la fondation [du collège], âme d’artiste, candide et passablement rêveuse, insouciant au dernier point de ce qu’on appelle le positif des choses et qui menait au milieu du bruit et des mouvements du collège une vie quelque peu semblable à celle des premiers ermites du désert, s’occupait tout à la fois de mathématiques, de musique et de philosophie, en vrai disciple de Pythagore. Il s’aventurait volontiers, dans ses spéculations solitaires, hors des chemins battus, à la découverte des nouveaux horizons et usait largement de cette liberté d’oser qui est le droit commun des poètes. La tournure originale de son esprit et la bienveillance inaltérable de son caractère attiraient et groupaient naturellement autour de lui quelques jeunes gens d’un esprit plus ouvert (PR, 189).
[L’abbé Lacuria] était un mystique du Moyen Âge égaré en France au XIXe siècle, un disciple de saint François d’Assise ressuscité. Doux, simple ; en même temps poète, philosophe et artiste ; bon pour tous les hommes et spécialement pour les enfants qui l’adoraient et dont il était toujours entouré ; original autant qu’on peut l’être. En résumé c’était un saint ; mais pour donner à ce mot la signification que nous désirons, disons que c’était un saint débonnaire ; car l’excellent homme n’a jamais amené la tristesse ni vu le mal autour de lui, même chez les gens qui l’ont exploité (FT, 196).
Les hommes qui devraient être des flambeaux pour les intelligences, sont, par une dramatique ironie des choses, placés dans l’obscurité des conditions. Lacuria, ce grand Alexandrin qui avait lu Pascal, ce mystique dont l’esprit avait la précision mathématique, fut quelque surveillant d’institution. Pouvant fixer le soleil des esprits, le Verbe, ses yeux naturels se fermèrent. Aveugle, il mourut de privations. Mais, enveloppé dans une soutane dont l’usure était dissimulée sous une capote de cocher, il consomma sa vie dans la joie, heureux d’être arrivé à ce point gnostique que Clément d’Alexandrie, son maître, appelle la Béatitude (JS.b, 1 /PV).
Nul doute, comme ces extraits de publications en témoignent, que l’abbé Lacuria, co-fondateur et directeur méconnu du « Collège d’Oullins », par l’élan brillant et généreux qu’il lui aura imprimé dans ses quinze premières années, aura contribué à son succès durable à travers les siècles.
À gauche Le liseur d’Odilon Redon (Crédit photo inconnu), à droite photographie (recadrée pour la circonstance) de Félix Thiollier (1879) publiée dans L’Occident n° 11, Octobre 1902.
Bibliographie
PhB : Blanc Philippe, L’École Saint-Thomas d’Aquin-Veritas à Oullins : 1833-36 à 1986, Oullins : École Saint-Thomas d’Aquin-Veritas, 1986.
LC : Chaine Léon, À la mémoire de l’abbé Chaine, Lyon : Imp. du Salut Public, 1883.
AD : Dauphin (M. l’abbé), De l’éducation, Paris : Victor Poullet, 1860.
EHF : Hardouin-Fugier Élisabeth : a. « Jean-Louis Lacuria, élève d’Ingres, ami d’Hippolyte Flandrin », Bulletin du Musée Ingres, Montauban, 1976. b. « L’abbé Lacuria, portraits et images », Atlantis n° 314, mai-juin 1981.
AL : Lacuria Paul François Gaspard, Les harmonies de l’être, exprimées par les nombres…, Paris : Comptoirs des Imprimeurs-Unis, 1847.
GGM : Montserret Gabriel-Georges o.p., « Enseignant, parce que prêcheur : Henri-Dominique Lacordaire », Mémoires dominicaines n° 3, Paris : cerf, automne 1993.
PR : Reynier (père), L’École St-Thomas d’Aquin à Oullins : De 1833-36 à 1886, Lyon : Vitte & Perrussel, 1886. Certains éléments précédemment publiés in « L’école Saint-Thomas d’Aquin à Oullins », Les Sociétés Littéraires de Saint-Thomas d’Aquin à Oullins, Lyon : Imp. Louis Perrin & Marinet, 1875.
JS : a. Serre Joseph, « Un penseur lyonnais : Lacuria », Trois études avec portrait. Un penseur lyonnais. Un grand mystique. Un Pythagore français. Lacuria 1806-1890, Paris : Henri Falque, et Lyon, Paul Phily, s.d. [1910]. b. Vulliaud Paul, cité par Serre Joseph, « Un grand mystique, Lacuria », Les Entretiens idéalistes,25 janvier 1910.
FT : Thiollier Félix, L’Occident n° 11, Paris, Octobre 1902.
Notes
- Les initiales entre parenthèses se réfèrent aux auteurs dont les travaux ont été utilisés ici et que l’on trouvera dans la bibliographie en fin d’article ; les chiffres se réfèrent aux numéros de pages.[↩]
- L’une de ses formules était qu’« il faut sauver le monde par le catholicisme, et le catholicisme par la liberté ». Il s’agissait alors de libérer la religion du pouvoir politique français et de rattacher pleinement à Rome l’Église de France.[↩]
- De ses réflexions, qu’il poursuivra jusqu’à la fin du règne de Louis-Philippe (1830-1848), Lacuria tirera un essai : « De l’État, de l’Église et de l’enseignement » qui sera publié dans la Revue du Lyonnais, XXVI, 1847, 207-253.[↩]
- Il s’agit de liberté religieuse et de liberté de l’enseignement. Pour mémoire, au XIXème siècle, le mot « libéral » avait un sens social (libéralités) – qu’il a toujours aux États-Unis aujourd’hui –, alors qu’il a pris en France, désormais, le sens d’un primat de l’économique sur le social.[↩]
- « Le cœur ne s’influence que par le cœur. Il faut de l’affection à l’âme expansive d’un enfant […] » peut-on lire dans le premier discours de l’abbé Dauphin prononcé à Oullins en 1835 (AD). Lacordaire, dans son discours sur le rôle du maître lors de la remise des prix d’août 1856, ne dira pas autre chose : « le soin des âmes […] est devenu un amour qui surpasse tous les autres et une paternité qui n’a point de rivale » (GGM).[↩]
- Dénomination que l’abbé emploie dans sa « Lettre à Mouton » du 22 mars 1846.[↩]
- Après donc le transfert du collège au tiers-ordre enseignant des Dominicains (1852).[↩]
- Esquisse d’une philosophie, Paris : Pagnerre, 1840-1846.[↩]
- Suivant l’orthographe de « talent » à l’époque.[↩]
- Ce manuscrit, avec de nombreux autres, est désormais à l’abri dans le fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Lyon.[↩]
- De la recherche de la vérité, II, II, 3.[↩]
- Théologie mystique, 997 A & B. Il les aura fermés, physiquement, le 3 mars 1890 à Oullins même, au collège auquel il avait tant donné, et repose depuis, près de son ami Mouton (PhB), dans le caveau de sa chapelle, œuvre de son ami, l’architecte lyonnais Bossan et décorée par cet autre ami intime (et ancien élève), Paul Borel.[↩]